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L'éolien en Creuse, avec ces brises qui le portent et les vent contraires qui le freinent

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Publié le 27/03/2019 à 19h07

L'éolien en Creuse, avec ces brises qui le portent et les vent contraires qui le freinent

En France, l'objectif est d'atteindre 26.000 MW de production éolienne, contre 15.000 en 2018. © BARLIER Bruno     

Pas moins de 17 projets éoliens sont en cours d’instruction, autorisés ou en fonctionnement en Creuse. Des élus, dont Gérard Thomazon et Eric Correia, souhaitent une concertation départementale pour une croissance raisonnée du parc creusois. Pour les associations, concertation ou pas, « nous sommes contre l'éolien ».

Peut-on être résolument contre les éoliennes?? Le débat, qui n’existait pas il y a encore quelques années, s’amplifie avec la « prolifération » des projets en Creuse, et ailleurs en France. À l’origine, la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte, dont l’éolien représente un quart de l’objectif de production verte en 2023 : 26.000 MW, pour 12.000 éoliennes.

Les craintes  des associations  en Creuse

En Creuse, des associations luttant contre les projets éoliens se sont réunies sous une même bannière, SOS-Eole 23. Martine Faucher, présidente et porte-étendard du collectif, au milieu d’une opération de tractage, répète ses arguments : « Les gens sont contre l’implantation d’éoliennes de 200 m de haut à 500 m de leurs maisons. Ça fait du bruit, ça dénature le paysage, et l’impact touristique est désastreux ».

Certaines éoliennes peuvent, à bout de pale, atteindre plus de 160 mètres. Photo : Bruno Barlier
 

Martine Faucher cite en exemple le projet de Thauron : « Des gîtes sont présents dans la zone, et pourraient perdre leurs appellations “Gîtes de France” à cause de ces éoliennes », déclare-t-elle, excédée. La présidente de SOS-Eole 23 alerte aussi contre ce qu’elle pense être « un coup des lobbys », « pour une énergie à la production trop aléatoire, ne fonctionnant pas en périodes anticycloniques, pour un bilan finalement tout sauf rentable ».

« Ce n’est pas une question environnementale, c’est une question politique et économique. Lorsque l’éolienne est hors d’usage, il faut trouver une énergie de substitution. En Allemagne c’est le charbon par exemple. »

MARTINE FAUCHER (Présidente de SOS-Eole 23)


Un cercle vertueux à Bussière-Saint-Georges

À contre-courant des arguments de SOS-Eole 23, Gérard Thomazon, maire de Bussière-Saint-Georges, parle de son expérience. Sur sa commune, sept éoliennes ont été installées. Pour lui, les retombées ont été « plus que positives, c’est un cercle vertueux, à partir du moment où tout a été fait en transparence et dans l’acceptation générale. » En effet, l’implantation de ce parc a permis à l’élu de se voir débloquer une enveloppe compensatoire de 137.600 euros.

« Cet argent, plutôt que de servir le budget de fonctionnement, nous a permis d’investir encore plus dans les économies d’énergie », explique Gérard Thomazon. L’élu détaille quelques projets concrets que cette enveloppe lui a permis de réaliser : « Nous avons fait isoler tous nos bâtiments communaux et les écoles. Nous avons pu également les faire chauffer au moyen d’une centrale biomasse que nous avons également financée avec cet argent, et nous avons fait poser une toiture photovoltaïque de 600 m². »

« Finalement, nous avons divisé notre facture par trois »

GÉRARD THOMAZON (Maire de Bussière-Saint-Georges)

 

L’élu balaye également l’argument de l’impact sur le prix de l’immobilier et sur la croissance de la population : « Depuis 2000, nous sommes passés de 189 habitants à 255. Les maisons proches des éoliennes se vendent toujours. » Finalement, pour l’élu, l’aspect esthétique de ces grandes dames reste « une question de goût ».

« Il n’existe pas  de projets  sans contraintes »

Éric Correia, président de la Communauté d’agglomération du Grand Guéret, a évolué sur sa position depuis l’enthousiasme du projet des Monts de Guéret, dont le dossier a finalement été refusé. « Je pense que l’éolien reste une énergie qu’il faut développer dans un mix-énergétique avec le photovoltaïque par exemple », tempère l’élu, citant la prochaine centrale solaire qui verra le jour après 2020 dans l’agglomération, permettant d’alimenter 4.000 foyers. Le président de la Com-com l’assure néanmoins, « nous sommes très vigilants sur les projets qui pourraient avoir un impact négatif sur les paysages et la vie des Creusois ».

Des élus appellent à une concertation pour éviter que des projets ne se montent à des endroits inappropriés. Photo : Bruno Barlier
 

« Le bruit peut-être désagréable parfois et change la nature du paysage silencieux de la Creuse », acquiesce Gérard Thomazon. Mais l’élu du nord de la Creuse y voit « un mal nécessaire ».

« Je ne connais aucun projet qui ne présente pas d’inconvénient, justifie le maire de Bussière-Saint-Georges. Il faut accepter ces contraintes, quand elles nous apportent plus qu’elles nous coûtent »

Malgré tout, les deux élus craignent « des installations qui n’auraient pas lieu d’être ». « Il faut rapidement qu’une concertation ait lieu avec les élus, la préfecture et les citoyens, prévient Gérard Thomazon. Il y a des endroits qui doivent être préservés où il n’est  pas acceptable que des éoliennes soient posées. » Il appelle à la planification d’une carte de développement de l’éolien, assortie d’un débat « serein et ouvert, loin des lobbys pro ou anti-éoliens. » 

Vianney Loriquet

Le projet éolien de Pionnat sera soumis au débat lors d'une réunion publique vendredi 29 mars, à 19 heures à la salle polyvalente à côté de la mairie.

 

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